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Nos Spectacles
Bleu-Cerise présente
Le visage caché de la femme afghane.
Poésie théâtralisée.
Adaptation de Saadia Maani d'après l'anthologie de Massoud Mirshahi (Editions Khavaran).
Elle nous voit à travers ce voile et elle regarde la violence inouïe qui s'est emparée des femmes. Elle regarde impuissante cette injustice muette qui prend comme esclaves ses soeurs aînées et qui vend les plus jeunes comme prises de guerre.
Poèmes et landeys extraits du spectacle :
- Le village n'était pas encore sorti de la stupeur de l'averse de plomb et de poudre que ses enfants étaient vendus aux émirs arabe sur la place de Karachi
Le village n'avait pas encore eu le temps de
Crier de cette gorge en feu
Que la vertu des fillettes était vouée au
Mausolée de la dureté
Le village n'avait pas encore ouvert les yeux sur ce champ de ruines que son histoire était tamponnée du mot archives.
Et personne ;
Et personne ne savait
Que la jeune fille à demi-morte
Dans les décombres les plus éloignées du village, suivait dans son ventre de ses doigts pauvres et révulsées le mouvement du foetus de colère et de haine des lendemains du village.
Extrait de "Encore" de Niazi.
Elle nous raconte l'absurdité de cette violence et du silence complice.
- Moi du pays des ignares aux trônes
Des coeurs amoureux cibles de balles
Des ruelles morgues
Du gel de la mer
Des marécages
Je crie.
Extrait du "Cri" de Hôma Azar
Elle connaît la folie de son oppresseur, le danger d'écrire, mais elle continue...
- Lui il est le guerrier inutile des tueries
il est atteint par le feu par le sang par la mort
Il ne connaît pas la caresse
Lui sait seulement la mort et mourir
Lui, il est le guerrier des fourvoiements
Il s'assied sur la dalle en pierre de la nuit
Et ne pense qu'à tuer
Lui, des souvenirs ensanglantés
Se réjouit
Il est atteint
Par le hachisch, le chanvre et l'opium.
Lui n'est pas inquiet
Mais il est vide
Vide de lui même
Vide de lumière. (...)
Lui, de la vengeance se réjouit
Il s'assied sur la dalle en pierre de la nuit
Et du noir il s'excite
Tel un hibou aveugle
Il erre autour des dalles en pierre de la nuit.
Extrait de "Lui, il tue" de Fouzieh Rahgazar
Le droit le plus élémentaire d'expression est aboli, ce qui ne l'empêche pas de prendre la plume.
- Maudites soient ta longue barbe et ta courte pensée...
Espion de l'étranger, je connais la nature de ton secret...
Oh sans vergogne ,contre de l'argent tu as vendu le pays.
Maudits soient ton chant et ton instrument.
L'islam est devenu ton prétexte, oh ! toi valet de l'ennemi,
Lécheur, ta prière est sans ablution.
Extrait de "Malédiction" de Mahrokh Niaz
Elle est toujours prête à reconstruire.
- Lève toi vite.
Pour les générations de demain,
Plante une pousse abondante
Arrose-la de la profondeur de son coeur.
Le plant de la vie doit devenir un arbre fécond.
Extrait de "Torrent de perles" de Soheila Doustyar
Les Landeys ou poèmes de 2 vers, sont la forme orale la plus populaire de la littérature pashto. Espace de liberté, le landey exprime les sentiments et les ressentiments. Les femmes y trouvent une tribune d'expression pour parler d'elles.
- Les étoiles du firmament s'enlacent tendrement
L'odieux amant ne me donne même pas la main.
- Tu m'as enflammée et tu t'en es allé
Quant tu reviendra je ne serais que cendres.
- Narguilé, tu es mieux loti que moi
Sur toi mon amant pose ses lèvres, il te caresse des deux mains.
- Fais-toi passer pour fou et viens jusqu'à moi
Qui donc voudrait retenir les insensés ?
- J'ai vécu avec des co-épouses
Qu'ai-je à craindre des flammes des l'enfer.
- Viens avec ton oreiller
Mon bras m'appartient, je ne veux plus le mettre sous ta tête.
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